Pourquoi l’intelligence artificielle fait elle peur ?

Les inquiétudes concernant l’intelligence artificielle (IA) peuvent être alimentées par des œuvres de science-fiction telles que « 2001, L’Odyssée de l’espace« , où l’ordinateur IA HAL 9000 prend le contrôle du vaisseau. Ces films reflètent les craintes profondément enracinées chez les humains, explique un expert en IA. Laurence Devillers, qui est professeure en IA à la Sorbonne Université et directrice de recherche au CNRS au sein du LISN, souligne que les interrogations soulevées par des films tels que « 2001, L’Odyssée de l’espace » ou « HER » sont désormais concrètes. Bien que la science-fiction puisse justifier partiellement les appréhensions vis-à-vis de l’IA, certaines perspectives restent plus imaginaires que réalistes. C’est le cas pour l’intelligence artificielle générale (IAG) future, envisagée comme un système doté de la capacité de penser, d’apprendre et de comprendre à l’égal d’un être humain. Laurence Devillers explique que cette vision est entretenue par des pseudo-experts et des industriels transhumanistes qui jouent sur l’ambiguïté et laissent entendre que l’IA pourrait un jour surpasser l’intelligence humaine, sans pour autant préciser les domaines concernés. Elle ajoute que ces craintes irréelles sont brandies pour détourner l’attention des véritables enjeux éthiques liés à l’évolution actuelle de l’IA.

Jean-Gabriel Ganascia considère que l’attribution d’une conscience à une machine est absurde. Selon lui, l’intelligence artificielle (IA) est une science pratique qui vise à reproduire les capacités cognitives humaines dans des modèles pour les comparer aux vraies capacités humaines. Les avancées réalisées dans ce domaine au cours des sept dernières décennies ne garantissent pas l’atteinte d’une intelligence artificielle générale (IAG) à l’avenir. « L’intelligence artificielle générale repose sur l’hypothèse erronée que l’intelligence est une substance mesurable. En réalité, l’intelligence découle de diverses capacités mentales, et c’est la simulation de ces capacités que nous appliquons aux machines », précise le professeur en informatique.

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